Le but de cette thèse est de comprendre dans quelle mesure la perception de l'espace sonore qui nous entoure peut jouer un rôle dans le maintien postural. Pour ce faire, notre approche est de tester l'influence du son sur la posture debout de sujets à l'aide d'un dispositif de spatialisation sonore.
Encadrement
-* Directeur : [R. Kronland-Martinet->auteur41], DR, LMA
-* Co-directeur : C. Bourdin, PU, ISM (UMR 7287)
Jury
-* Benoit BARDY Université de Montpellier Rapporteur
-* Ilja FRISSEN McGill University Rapporteur
-* Daniel PRESSNITZER École Normale Supérieure Examinateur
-* Isabelle VIAUD DELMON IRCAM Examinatrice
-* Christophe BOURDIN Institut des Sciences du Mouvement Directeur de thèse
-* Richard KRONLAND-MARTINET Laboratoire de Mécanique et d'Acoustique Directeur de thèse
Résumé
Le maintien postural est traditionnellement vu comme le résultat de l'intégration par le système nerveux central de différentes informations sensorielles : visuelle, vestibulaire et proprioceptive. Le rôle de l'audition dans ce contrôle a été très peu étudié, alors qu'on sait qu'une privation de l'information auditive (à cause d'une surdité partielle ou totale par exemple) peut être à l'origine d'un moins bon contrôle postural. Le peu d'études existant sur le sujet, menées principalement par des spécialistes de la posture, ont mené à des résultats contrastés, du fait des différents contextes expérimentaux employés. Dans cette thèse, nous nous proposons d'étudier de manière systématique et avec une double expertise son et mouvement comment l'information sonore peut affecter le maintien postural.
Deux premières expériences menées avec des sons en mouvement ont montré que des sujets jeunes et en bonne santé, privés de l'information visuelle (les yeux bandés), étaient capables d'intégrer l'information sonore dynamique pour se stabiliser. Dans ces études, les sujets ont montré des oscillations posturales réduites en présence d'un son qui tournait autour d'eux, par rapport aux situations de contrôle sans son ou avec une source sonore fixe. Ce résultat, surprenant car très différent de tout ce qu'on pourrait obtenir avec des stimuli visuels en mouvement, suggère que l'information sonore n'est pas intégrée de la manière que l'information visuelle.
Des investigations plus poussées ont tenté de dégager les critères de l'information sonore intégrés dans le maintien postural. Ces études tendent à montrer que ce sont les indices acoustiques liés à l'espace sonore qui permettent au sujet une meilleure stabilisation, et que le mouvement du son permet d'apporter plus d'information sur cet espace sonore.
L'enjeu principal de la suite de la thèse est d'étayer cette hypothèse pour prouver que l'espace sonore peut servir de repère acoustique, par rapport auquel les sujets sont capables de se stabiliser.